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Elsa Baratter
23 octobre 2010

ELSA BARATTER, AME SENSIBLE

Elle a la beauté des madones, une allure souple et délicate dont elle ne joue pas tant son abord est simple, franc et même rieur. Pourtant, cette sculptrice n'a pas eu la vie droite. Née en 1971 elle appartient à une famille modeste dont elle délaissera temporairement les valeurs en se perdant elle-même sept ans durant. Exit les Beaux-arts envisagés au Maroc. Oubliée la licence en Arts Plastiques qu'elle vient d'obtenir. Ce n'est que plus tard qu'elle réalise enfin qu'elle doit devenir ce qu'elle a toujours été : une artiste. Par la force de sa volonté, de cours du soir en cours du soir, elle intègre Boulle, une école de renom comme une signature et surtout, comme une renaissance. Désormais, ses yeux regardent, tandis que ses mains modèlent, creusent, lissent, se rappelant des gestes tant de fois effectués. Une fillette croisée dans une gare, une silhouette qui se balance sur une affiche, un poing serré qui se lève, un chien à poils longs... elle donne vie à ce qui l'émeut, parle d'expressions, de mouvements, de visages. Elle a déjà eu des commandes, mais ce sont ses œuvres personnelles qu'elles souhaitent présenter aujourd'hui : des corps dansants si légers qu'ils font oublier le bronze dont ils sont faits, des robes gonflées de vents, des visages étonnants. Avant de vendre, je souhaite recueillir le ressenti des gens, dit-elle. Comme un besoin d'être rassurée, encouragée, voire adoubée. Portée par cette attente, cette admiratrice de Rodin, Claudel ou Granet continue d'inventer un monde sensible qui lui ressemble, et qu'elle ouvre à chacun indistinctement.

Valentine Sabouraud | exquismots.com

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